top of page

Le jardin comme médiation thérapeutique

Une abeille qui butine sur une fleur violette


Qu'est-ce que l'hortithérapie ? Une brève histoire


Au 19ème siècle, le « père de la psychiatrie américaine » Benjamin Rush observe les effets positifs du travail au jardin pour les « aliénés », et dès les années 1950, développe des cours d’hortithérapie à l’université. Bien qu’à l’heure actuelle cette pratique ne soit pas reconnue officiellement en France, celle-ci connait une forte reconnaissance outre Atlantique, ainsi qu’au Japon et en Suisse, où elle n’a eu de cesse de montrer ses bienfaits sur la santé globale (physique, psychique, cognitive et sociale) des individus.


Une thérapie non-


médicamenteuse pour qui ?


En EHPAD, en crèche, auprès des personnes autistes ou victimes de traumatismes, mais aussi au sein des prisons et des centres de réinsertion, cette thérapie non-médicamenteuse connait aujourd’hui un regain d’intérêt dans le champ du médico-social, en même temps qu’elle soulève ce profond « besoin de nature » à l’époque de la crise écologique.


Le jardin comme "tiers-soignant" : le pouvoir de la médiation


Cette pratique utilise le jardin thérapeutique comme médiation entre le soignant et le soigné. Selon Isabelle Boucq (psychologue et membre de la Fédération Française Jardins Nature et Santé), le jardin s’inscrit comme tiers-soignant : par cet intermédiaire, le soignant va pouvoir retrouver son patient, et le soigné devient soignant du jardin, en même temps que celui-ci le soigne réciproquement.


Shéma illustrant les bienfaits du jardin thérapeutique

Mais qu’est-ce qu’une médiation thérapeutique ? Pour la psychologue Anne Brun (2011), ce dispositif permet au patient de transférer ses contenus conscients et inconscients sur l’objet médiateur, au lieu de les projeter directement sur le soignant. Par ailleurs, les médiations permettent aux patients de décharger et de sublimer leurs pulsions, de développer leur expressivité, leur Soi, de se révéler à eux-mêmes mais également aux autres dans le cadre d’un groupe. Ainsi, le choix de ce dispositif n’est pas anodin, et doit dépendre des caractéristiques perceptivo-sensori-motrices du sujet. 


Le secret de l'efficacité : la Biophilie


Parmi les médiations existantes, l’hortithérapie a cela de particulier qu’elle s’appuie sur la biophilie, c’est à dire l’attirance innée de l’humain pour tout ce qui est vivant. Signifiant littéralement « amour pour le vivant », le concept décrit par le biologiste Edward O.Wilson (1984) est considéré comme un processus à l’origine de notre vitalité, nous rendant attentif et créatif. Il n’est donc pas étonnant de constater tous les bienfaits qu’apporte cette pratique auprès des bénéficiaires ! 

 

Colombe BREGUET, psychologue clinicienne et animatrice aux Carottes Sauvages


Sources :

Brun, A. (2011). Les médiations thérapeutiques. Erès.

Wilson, Edward O. (1986).  Biophilia. Harvard University Press

Présentation Isabelle Boucq – Journée FAMIREA « Les jardins thérapeutiques » (Juin 2022)


bottom of page